Sur deux pas de danse [Kimiko]

xxx #1 – « 15 – 5 »

Arrière, c’est son poste et rôle. Il n’a pas la balle et attend que le meneur décide de la lui passer ou pas. Ce qu’il aurait aimé porté, comme ce célèbre arrière alias Michael Jordan, le numéro 23 à son dos… Mais oublions les rêves d’enfant du blond, Hideaki n’avait d’yeux que pour sa balle ! Son équipe menait déjà grâce à quelques uns de ses paniers bien marqué : c’était son rôle de faire de bons paniers. Mais là, d’un accord mutuel, la partie s’arrêtait. En fait, pour tout dire, le garçon ne portait pas le numéro 23 sur son maillot, il n’en portait pas de maillot d’ailleurs… même pas sur un réel terrain, juste dehors dans la cour… Hideaki gonflait des joues comme un enfant, allant taper doucement l’épaule de son équipier déjà à terre, le souffle court.

xxx #2 – « Hide… t’as rien de mieux à faire que m’embêter, hein ? »
Hideaki – « Figure-toi que si mais je sais que tu adores que je t’embête… ! Vous fatiguez vite… »

Il n’obtint aucune réponse autre qu’un signe fatigué de la main auquel son rire ne trouva qu’à éclater doucement. Le blond n’avait pas lésiné… Il les avait bien fatigué ! Après tout, il était plutôt doué pour ce sport, allongeant son mètre quatre-vingt pour marquer à chaque fois presque, autant en faire profiter chacun. Puis ce n’est pas comme si il était doué en tout, alors profitons aussi du plaisir de savoir faire ! Normalement, à cette heure-ci, ils avaient cour mais leur professeur étant exceptionnellement absent, le petit groupe de garçons s’étaient laissé aller à quelques jeux.

xxx #2 – « J’suis vidé, je rentre… »
Hideaki – « Déjà ? Et je t’embête comment moi ? Non, sérieusement, c’est pas drôle ! »

Il aurait beau complaindre encore et toujours : décision était prise. Et lui ? Pensez-vous réellement que Nakamura Hideaki, adolescent trop plein d’énergie et d’entrain, avec du temps devant lui – d’autant plus que maintenant, il n’aurait pas son jeu – allait rentrer aux dortoirs ? Pensez-vous !? Non, ne sachant pas même quoi faire, rentrer serait tout de suite se lancer dans la pire chose qui soit : l’ennui. Une maladie chez le nippon voulait qu’il devienne fou sans rien faire… Alors qu’une fois de plus, il empruntait un chemin inverse à ses acolytes, le nippon se demandait pensif ce qu’il allait faire. Plein d’idées vinrent, aussi bonnes que mauvaises, si bien pensait-il fort qu’il ne se rendait pas compte qu’il arpentait rapidement les couloirs, ayant déjà prit douche dans les vestiaires (autant profiter des avantages du lycée non ?)et changé de haut, dépassant l’endroit même où il aurait trouvé solution : les casiers. C’est seulement devant les salles de classe qu’il réalisa où il était, le ballon sous le bras.

C’est là qu’il entendit d’ailleurs cette chanson. Pas bien forte au début, mais ne sachant contrôler ni ses pas, ni sa curiosité et encore moins sa recherche d’occupation, Hide se laissa guider jusqu’à la salle.

Hideaki – « La 2B… ? »

Un souffle entre ses lèvres alors qu’il ouvrait sans bruits l’accès à la salle. C’est en passant la tête à l’intérieur sans se faire remarquer qui laissa passer un sourire entendu : Kimiko ! Ou sinon sa senpaï niveau danse. D’ailleurs, il n’y avait qu’à la voir danser en ce moment même pour comprendre pourquoi elle était la plus disposée à être son professeur de danse. Bien que ce n’est pas difficile d’être plus doué qu’Hideaki dans cet art, Kimiko était vraiment une excellente danseuse.

Discrètement, le garçon entra, refermant derrière lui et prit place en faisant de sorte que la japonaise ne le voit, assit à même le sol. Sans dire le moindre mot. Juste restant attentif : ce n’est pas parce qu’il dansait comme un pied ne sachant pas faire un pivot –on est joueur de basket ou on ne l’est pas – qu’il ne pouvait pas apprécier de regarder exécuter une chorégraphie ou des pas. Ce ne fut que quand la musique s’arrêta qu’il se redressa et frappa des mains, manifestant enfin sa présence avec malice.

Hideaki – « C’était génial ! Tu danses vraiment bien, j’en suis jaloux. »

Dit-il avec un rire léger. Ouh, c’était certain qu’elle comprenait son hilarité si on faisait le contraste. Il se garda bien d’ailleurs de se lever des fois que l’idée de le mettre aux pas lui vienne ! Il resta assit en tailleur, faisant un signe de la main en guise de « bonjour » concret avec son sourire habituel en accompagnement. Il soupira avant d’ajouter avec honnêteté.

Hideaki – « Ne te gêne pas pour moi, je n’ai rien à faire alors je venais voir. Si tu dois continuer… »

Le garçon ne bougea pas d’un pouce, fixant juste la jeune fille aux traits juvéniles. Il y avait beaucoup à parier qu’Hideaki finirait soit à essayer d’obéir à Kimiko-senpaï, ou soit qu’il se tende lui-même à l’envie de tenter la catastrophe : danser ! « Bouddha, faites que la fin d’année ne soit pas un bal ou truc du genre : je risquerai bien de faire de ma balle ma cavalière autrement ! » Il n’y a que celle-ci qui ne se plaindrait pas ! Finalement, dès que ça ne concernait plus un ballon, Hideaki se retrouvait bien embêté…