Cours Shuji, cours ! [Noriko]

Invité

- Non mais tu pourrais pas faire attention ?! Baka è.é !

Invité

Aaaah les joies du week end. Alors que certains préféraient rester au chaud dans leurs lits, que d'autres se levaient tôt pour prévoir une longue journée qui se solderait par une soirée entre amis, ou encore que d'autres bossaient, il y avait ceux qui allaient courir. Noriko appartenait à cette catégorie de gens qui commençaient leur journée par un footing. On était sportive ou on ne l'était pas. Après avoir enfilé sa tenue de sport du lycée, Noriko avait pris la direction du stade, en courrant bien sûr. Après ça, elle irait prendre une douche, se mettrait à son boulot du week end et proposerait enfin à une chanceuse personne d'aller faire un tour. Mais pour le moment, elle en était encore à l'un de ces moments préférés de la journée. Qu'elle ait passé une bonne nuit ou non, Noriko allait toujours courir le matin. Que ce soit sur la piste, ou simplement sur les sentiers, le lieu importait peu, mais c'était un rituel, un rituel qu'elle aimait faire seule la plupart du temps. Et puis, elle ne connaissait personne d'aussi maso qu'elle pour aller courir le matin. C'était vrai qu'elle devait être un cas après tout.
Ses cheveux noués en une queue de cheval haute, ses écouteurs dans les oreilles, une musique motivante en fond... elle était parée. Jetant un coup d'oeil à sa montre, elle avait pensé courir une heure environ. Il lui fallait au moins ça pour bien commencer la journée. Et oui, pour l'instant Noriko était de bonne humeur. Pour la simple et bonne raison que c'était la routine et qu'elle ne pensait pas que celle ci serait perturbée par un individu de type masculin et sportif tout comme elle. Il fallait comprendre. Elle aimait courir seule. Elle ne croisait jamais personne. C'était SON moment de la journée. Le moment où elle était tranquille et qu'elle évacuait tout le stress. Ce n'était pas le moment où un abruti lui rentrait dedans.
Elle n'était plus qu'à quelques mètres de la piste à présent, s'arrêtant, un petit sourire avait illuminé ses lèvres avant qu'elle ne prenne son air motivé dans un:

"Yosh."

Mot de motivation avant de se remettre à courir.
Elle était presque sur la piste à présent... cinq... quatre... trois... deux...

"Itta !"

Et voilà comment la route de Noriko Nakagawa avait croisé celle de Shuji Hasegawa. Voilà comment deux personnes qui voulaient simplement courir avaient donné à leur journée, sans le vouloir, des allures de défi. Alors qu'elle avait simplement les yeux pour déclencher le chrono de sa montre, qu'elle avait relâché son attention que pour une seconde, peut être deux, un abruti lui était rentré dedans.
Se frottant l'épaule, la demoiselle avait relevé les yeux, s'attendant à recevoir des excuses de la part de... ouais Machin... un truc dans le genre.
Attention, on va revenir en arrière juste un court instant pour bien comprendre ce qu'elle venait d'entendre, ne faisons pas d'erreur d'interpretation pour déclencher une guerre sur de faux motifs. Ouvrons grands nos oreilles et écoutons attentivement pour la seconde fois.
C'était toujours la même phrase non ? Oui, elle avait parfaitement compris. Ce qui ne l'avait pas empêché d'afficher un air etonné:

"Eeh ?"

...
Noriko, te frotter les oreilles ne va pas du tout changer ce que tu viens d'entendre. Et là, il fallait s'imaginer la scène de drama typique. La phrase du jeune qui résonne dans la tête avec le mot baka qui ne cesse de se répéter. Et au fur et à mesure qu'il se répète, l'expression surprise de la lycéenne qui se transforme. D'abord, les sourcils qui se froncent peu à peu, les lèvres qui se pincent, l'expression entière qui se durcit. On sent qu'elle se contient, ne pas s'énerver, garder son calme. Oui... mais le mot "baka" qui ne cesse de se répéter... les sourcils qui se froncent davantage, les poings qui se serrent et le mot qui achève:

"baka ?"

Voilà comment, quelques secondes plus tard, après avoir stoppé sa course après le choc, Noriko s'élance dernière cette espèce d'abruti qui ne regarde pas où il va, voilà comment en s'élançant, elle sort ce cri de rage qui nous parait, à nous pauvres lecteurs, un peu exageré x.x

"NE ME TRAITE PAS DE BAKA, BAKA è.é"

On se calme Noriko, bon... à la limite, t'as le droit de l'insulter, mais pas la peine de le prendre en chasse, ni de te mettre en colère pour si peu. Ouais, ouais, c'est ce qu'on dit. Mais on laisse passer un truc, et après on en laisse passer un autre. Et puis là, il court sur son terrain. C'est elle qui court le matin. Alors, ça devient plus une course poursuite, mais une guerre de territoire. Mais non, on n'exagère pas du tout. Dites plutôt ça à Noriko qui se retrouve à présent à côté de l'autre et lui lance un regard dur.
Eeeh ? Il court vite ? Oui bon... s'il si met aussi, on peut comprendre que Noriko ne puisse plus se contenir et qu'elle prenne ça pour un défi, on peut comprendre qu'elle accélère à son tour en se disant qu'elle ne peut pas perdre. Mais était il bien utile de lui lancer de nouveau un regard furieux en passant à côté de lui, était il bien utile d'accélérer de nouveau pour gagner une stupide course qu'ils n'avaient jamais lancé ? Probablement. Elle devait le penser... et elle devait aussi penser qu'elle pouvait rajouter de l'effet en serrant sa queue de cheval et en mettant une musique au rythme plus rapide. Ouais, on se serait cru dans un film de yakuzas où on se bat pour une terre. Génial le combat pour le terrain x.x.

Invité

- Ben je viens juste de le faire baka. Et toi tu me traites pas de baka è.é !

- Non mais j’t’arrête tout d’suite, tu peux pas me battre alors arrête tout d’suite. J’suis sûr dans trois secondes t’es complètement morte t’façon è.é !