Enchanté mademoiselle [Kimiko]

Se lever le matin... Se lever le matin, c'est tout un art. Se lever le matin, c'est avoir l'air complètement pitoyable, cheveux en pétard et bave sur le bord des lèvres, yeux gonflés et trace d'oreiller sur la joue. C'est taper un grand coup sur son réveil, maudissant le pauvre gars de la radio qui vous tire du sommeil bien faiseur que vous aimez tant. Mais c'est aussi se prendre le bord du lit en voulant se diriger vers la douche pour se débarbouiller un grand coup et foncer droit dans une porte que l'on croyait ouverte après avoir enfilé (à l'envers) ses chaussons blanc Hello Kitty, tout cela sous l’œil embrumé de ses colocataires. En tous cas, se lever le matin, avec Kimiko c'était comme ça. Pas très glamour tout cela ?

Et oui, la demoiselle n’avait pas fière allure au réveil, mais après un bon petit déjeuner, une douche bien chaude et deux ou trois rire avec ses amies, tout alla beaucoup mieux. De plus, elle avait un but pour ce habituellement détestable lundi. Quel but me demandez-vous ? C’est simple, en apprendre un peu plus, voir parler au dénommé Akira Kirihara. Que lui voulait elle précisément ? Oh ! Pas grand-chose, juste de changer ça vie. Dit comme ça, ça peut paraître vraiment effrayant, mais ne vous inquiétez pas, ce n’est pas forcément ce que vous pensez. Vous verrez bien au moment voulu…. Niark niark niark…

Hum hum, reprenons. C’est avec un peu plus d’entrain que les autres lundi que la brunette partit en cour. Une fois arrivée devant l’un des escaliers de l’établissement, son enthousiasme disparut en pensant à la matière qu’elle avait en première heure… Mathématiques de supplément. Mais pourquoi, ô pourquoi avait-elle prit cette option ? Mm… Peut-être parce que c’était utile pour ses études ? Mm… Qui sait…

Lorsqu’elle arriva dans le couloir menant à sa salle de classe, elle eut une surprise. Allongé contre un mur, les yeux clos, comme s’il dormait, se trouvait… Devinez qui ? Akira ! Quelques élèves qui passaient à côté de lui en profitait pour lui dire bonjour, mais il restait toujours dans la même position. Il ne voyait pas ce qui se passait autour de lui… Alors Kimi en profita pour observer ce garçon qu’elle ne connaissait que de réputation. Des mèches de ses cheveux noir lui retombaient sur le visage, au repos, comme ça, il n’avait pas l’air du délinquant qu’on lui avait décrit… Enfin, ce n’était que des rumeurs, le mieux était qu’elle apprenne son passé directement. Ce serait lui qui lui dirait tout.


_ Kimiko-chan ! Arrête il va te voir ! Fit Naoko, l’une de ses amies arrivée peu de temps après la nippone.
_ Pas de problème… ^o^


C'est ainsi qu'elle continua, elle ne le lâcha pas du regard jusqu’à ce qu’un de ses amis ne le fasse se lever. Après lui avoir glissé quelques mots, elle vit Akira se tourner vers elle. Toute autre fille aurait détourné le regard, rougit même d’avoir été prise en train de regarder un garçon. Cependant Kimiko n’était pas une autre, elle continua de fixer le lycéen droit dans les yeux. Un sourire se dessina sur ses lèvres, puis elle avança tranquillement vers lui. Arrivée à sa hauteur, elle avait toujours les yeux plongés dans les siens.


_ Tu es Kirihara Akira-sempai, nee ?


Son regard pétillait de malice, ce qu’elle faisait était peut-être très osé pour une fille, mais cela ne l’empêchait pas de le faire. Après tout, ce n’est pas en restant assise les bras croisés qu’elle arriverait à faire quelque chose d’intéressant. Non, elle le savait parfaitement, les choses ne se faisait jamais toutes seules.

Eh ben en effet, pour le fixer, elle ne se gênait pas ! Qui était-elle, et surtout, que voulait-elle ? Akira avait l'habitude d'être observé par les gens, surtout dans ce bahut, mais cette demoiselle ne semblait pas se gêner de le faire, surtout que le garçon l'avait remarqué. Takeru s'en alla dans la classe, et le jeune garçon se leva, ne lâchant pas non plus cette élève du regard. Hm, c'était bizarre, ça... Enfin, elle se décida à l'approcher. Ca y'est, elle allait lui adresser la parole, Akira saurait enfin ce qu'il se passait. Il fronça les sourcils quand elle lui demanda s'il était bien Akira Kirihara. Comment le savait-elle ? Ah oui, la moitié du Lycée le connaissait ici, il avait oublié.

-Hai... Et toi, tu es ? Ah non, laisse-moi deviner... Je suppose que c'est toi qui a laissé une lettre dans mon casier l'autre jour, ne ?

Sans aucun doute, Kiri en était sûr et certain. Bon, alors, comment le lui dire... Rester gentil et souriant, et surtout, pas de gestes brusques ou de paroles méchantes. Il s'éclaircit la voix avec un gros HUM, et mit ses mains dans ses poches.

-Gomen, demo... Ces temps-ci, je préfère être seul. Attention, je ne dis pas que tu ne me plais pas, mais... Voilà, je n'ai pas très envie d'être avec quelqu'un pour le moment.

Fiou, voilà, c'était sortit. Pourvu qu'elle ne le prenne pas mal... Mais bon, il ne fallait pas en vouloir à Akira. Il était sérieux dans ses paroles, il ne voulait vraiment pas avoir de copine pour le moment. Il avait beau le crier sur les toits, cela n'empêchait pas les flots de cadeaux et de lettres dans son casier chaque semaine. Et puis... Même s'il n'en parlait quasiment jamais, la minette qu'il avait aimé au collège était encore dans sa tête. Pas souvent, mais... parfois.
Le garçon se mit à bailler, mettant une main devant sa bouche. Il baissa la tête les yeux fermés...

-Ah, dodo...

Mais juste à la porte de sa classe, on pouvait entendre les imbécilités de ses camarades.

-Pff, quel baka ! Refuser une offre pareille ! Franchement, je ne le comprends pas.

-Moi non plus... C'est vraiment idiot de se comporter de la sorte quand on a autant de filles à ces pieds. C'est quand même bizarre qu'il veuille rester sans copine, tu ne trouves pas ?

Akira se retourna vers ses camarades.

-Ne ne, vous deux =_= Vous feriez mieux de vous occuper de vos affaires !

Aaarg ! Mais non ! Il avait tout compris de travers ! En entendant Akira lui dire qu’il ne voulait pas de copine pour l’instant, et tout le tralala qui allait avec, Kimiko sentit son sourire s’effacer, et lorsque le garçon se retourna, une moue d’irritation s’installa sur son visage. Il avait fait des conclusion tous seul ! Alors qu’elle n’avait encore rien dit ! Elle était un peu déçue, du fait qu’il pense que si une fille venait le voir c’était pour lui avouer ses sentiments, et aussi pas mal énervée. Oui, pas mal énervée…

La miss Yajima ne sentit pas Naoko venir à ses côtés, elle sursauta légèrement lorsque celle-ci lui glissa quelques mots à l’oreille.

_ Tu aurais pu me dire plus tôt qu’il t’intéressait. Ah… De toute façon, vu comme ça a tourné…
_ On va voir ça… On va voir ça… répétait-elle dans le vide avant d’aller vers le sempai.
_ Matte ! Kimi-chan !

Déterminée à lever le malentendu, et vexée d’avoir été prise pour une autre, elle repartit vers le jeune homme, laissant Nao-chan seule et amusée devant l‘attitude de son amie. Elle ne savait pas qui était la fille qui lui avait mit une lettre dans son casier, mais ce n’était certainement pas elle. Et la nipponne ne se gênerait pas pour le lui dire. Un ancien délinquant ? Un grand endormit plutôt ! Il avait même baillé ! Vexée vous dites ? Pas qu’un peu, mais les raisons n’étaient peut-être pas celles qu’elle imaginait. En tout cas, si elle avait a avouer son amour à un garçon, elle ne s’y prendrait pas comme ça ! Non, elle serait beaucoup plus… Directe.

Elle vit deux garçons parler avec Akira, l’un d’eux était celui qui l’avait relevé. Mais elle se fichait pas mal qu’il soit en ce moment avec des amis ou non, elle lui dirait la vérité qu’il n’avait pas vu. Elle n’était pas là pour se déclarer ! Le fort caractère de Kimi revenait au galot. Elle était sûrement l’une des filles les plus têtues du lycée ; Malheureusement pour le garçon…

_ Sempai ! Fit-elle en le tirant par le bras. Tu… Tu te trompe ! Je ne t’ai jamais envoyé de lettre.

Puis elle se mit à réfléchir deux secondes, elle était vraiment impulsive. Comment pouvait-elle lui dire sans que cela ne soit étrange qu’elle voulait juste en savoir plus sur lui… Il croirait encore n’importe quoi… Elle allait devoir improviser, en tout cas le temps qu’il comprenne qu’elle n’était pas l’une de ces filles qui lui courraient après.

_ Et je ne vais pas me déclarer… Je m’appelle Kimiko Yajima (elle s’inclina). Je ne veut pas qu’il y ai de mal entendu, tu sais…

Elle avait un regard qui disait : « crois moi », ses yeux bien fixés dans ceux du nippon. En fait, elle se rendait compte qu’elle ne savait pas vraiment quoi lui dire en allant le voir, elle avait juste suivit son intuition, qui n’était pas toujours excellente ni très fiable, il fallait l’avouer. A ce moment, elle vit que les amis d’Akira la fixait bizarrement. Quoi ? Elle avait un bouton sur le nez ? Son attention revint finalement vers son vis-à-vis.

_ Si tu ne me crois pas, je peux te le prouver !

Contrairement à ce qui avait été dit, elle se souvint, après deux minutes de réflexion, qu’elle connaissait l’une des filles qui lui avaient déjà mis une lettre dans son casier. Des filles… Au pluriel vu qu’il était populaire. Il ne devait pas avoir qu’une fille à sa poursuite… Pour revenir à notre affaire, l’une de ses camarades, Emiko, lui avait déposé une lettre un jour, elle en avait parlé dans les vestiaires à Kimiko et ses autres amies, et cette fille avait toujours voulu lui parler. Alors, si elle le devait absolument, elle pouvait lui présenter Emi ! … Mais qu’est-ce qu’elle pensait ? Pourquoi imaginait-elle tout ça ? Pourquoi voulait-elle absolument qu’il sache que ce n’était pas elle ? Peut-être pour qu’il s’excuse, peut-être parce que se faire rejeter même pour de faux ce n’était pas agréable, ou peut-être pas… Qui sait ?

C’est ainsi que la brunette resta plantée là, devant mister Kirihara, en attente d’une réaction. Ses pensées s’emmêlaient tandis qu’elle sentait le regard solidaire et rieur de Naoko dans son dos. Bah, ça faisait un peu bouger sa journée, n’était-ce pas ce qu’elle voulait ? Oui, et aussi savoir la vérité sur le passé soit disant sombre du lycéen. Mais comment s’y prendre ? Sur le coup, il fallait avouer qu’elle était un peu perdue. Pour une fois qu’elle ne savait plus quoi dire devant quelqu’un, ce qui était plus que rare, il fallait que ce soit devant lui.



[ HRP : désolé du retard, j'ai été occupée pendant quelques jours. Mais, je suis de retour ! ^O^ En plus, j'ai fait un super message. u.u ]